[Banlieue de Londres] L'innocence de Sang - PV Kamui Shiro

Messages : 41 Date d'inscription : 13/07/2009

Il faisait nuit ... Encore et toujours nuit. La folie avait sans doute gagnée Mahna depuis qu'il avait tué sa mère. Il était seul, sale, malade et affamé. Ses cheveux étaient poisseux de sang, tout comme ses vêtements qui lui collaient à la peau soulignant ainsi son corps si amaigri qu'il apparaissait comme un sac d'os. Même en plein jour, il faisait nuit. Enfermé dans la maison familiale qu'il refusait de quitter, Mahna avait calfeutré toutes les fenêtres pour rester dans un noir perpétuel. La maisonnée sentait le renfermé et la mort. L'endroit était sale et poussièreux. Le peu de nourriture qui était encore dans la cuisine avait pourri et le jeune garçon se laissait dépérir. S'il ne sortait pas pour acheter de la nourriture, il ne mangeait pas. S'il ne mangeait pas, il s'affaiblissait et s'il s'affaiblissait, il finirait par mourir.

Mourir ...

Mahna errait chez lui, n'entrant jamais dans la chambre de ses parents ou dans la salle à manger. Il faisait des aller-retours entre sa propre chambre et la cuisine, errant dans le couloir, les yeux vides, les mains cachées dans les manches trop longues de son pull. Ses pieds étaient nus et blessés. Mais il ne sentait plus les douleurs. Il ne voyait pas les infections qui pourraient le gagner. Il n'était plus lui. Condamné à la solitude, personne n'était venu voir ce qu'il en était du fils Rosenberg à la mort du père. Tout le monde pensait que la mère et le fils avaient décidés de quitter la ville pour refaire leur vie ailleurs. Même la grand-mère commençait à douter. Sérieusement. Pourtant, les rumeurs disant que la maison était hantée allait bon train et la vieille femme était persuadée que son petit-fils qu'elle aimait tant était là. Mais il ne lui ouvrait pas. Toutes les portes étaient hermétiquement closes. De ce fait, morte d'inquiétude, elle préféra contacter la Congrégation. A bon ou à mauvais escient ? Elle s'en fichait bien. Elle voulait retrouver son petit-fils.

Les choses auraient pu aller de pire en pire pour Mahna. Mais cette nuit-là, le destin ou peu importe le nom que cela pourrait porter, lui envoya des Akumas. Sous leur forme humaine, ils s'étaient faufilé dans la maison en passant par la cave. Mahna ne descendait jamais dans la cave. Et l'Innocence attirait toujours les phénomènes surnaturels. Et l'Innocence attirait toujours les Akumas. Et ça ne manqua pas. Tentant d'appâter un garçon tétanisé d'horreur à l'idée de faire du mal à des gens, il faisait tout pour reculer, pour ne pas se laisser approcher. Mais l'Innocence qu'il portait et dont il ignorait la présence agissait pour lui et il vint au contact, plaquant ses mains recouvertes de son propre sang sur le premier Akuma qui se présenta à lui. Les cris furent douloureux, le sang qui quitta le corps pourri du démon fut nauséabond et l'envoyé du Comte fut détruit, ne laissant qu'une tâche de sang au sol et des vêtements.

Le second Akuma qui se présenta subit le même sort et Mahna ne put retenir ses hurlements, priant de toutes ses forces que tout cela cesse, persuadé de tuer des gens, de faire du mal aux personnes qui l'entouraient. Les larmes coulèrent de ses grands yeux couleur de glace d'ordinaire si expressifs et il se laissa tomber à genoux sur le sol, dans le couloir près de l'entrée. Il y avait des bruits. Il y avait des voix. Et lui... lui n'avait plus la force de bouger. C'était trop. C'était beaucoup trop ....

Silence...

Juste ça. Juste le silence de la nuit. Rien d'autre.

Le jeune homme au yeux céruléens était là, assis sur un des innombrables toits de la ville de Londres. Londres... L'Angleterre... Il était d'origine japonaise mais d'aussi loin qu'il pouvait se souvenir, c'était toujours sur cette île de Grande-Bretagne qu'il avait vécu. Franchement, il n'arrivait pas à considérer le Japon comme sa terre natale. Non pas qu'il considérait les Royaumes-Unies de cette façon ! Seulement, il est vrai qu'il ressentait... Quelque chose... Un sentiment bizarre... Un peu comme s'il se sentait chez lui...

En tout cas, une chose était sure ! Revenir dans cette vieille ville au ciel étouffant de fumée noirâtre de suie... C'était si agréable... Et si douloureux à la fois. Car tout cela lui rappelait cruellement son frère Subaru. Son cher frère, qui était tout pour lui... qui avait disparu... Comme ça, du jour au lendemain... Dans cette pièce ensanglantée... C'était ce jour-là que le Comte Millénaire était venus le chercher, lui, le porteur du Néant. Kamui détestait ce petit homme grassouiillé. Il avait envie de lui faire ravaler son sourire, de quelque façons que ce soit ! Mais il ne pouvais pas... Pour la simple raison qu'il était le seul qui pouvait l'aider à retrouver Subaru. Kamui avait bien conscience que si le Comte voulait l'aider, c'était uniquement car lorsque les porteurs du "Néant" et du "Paradoxe" sont réunis, un pouvoir sans égal peut être libérer. Car oui, si Kamui était le Noah porteur du Néant, il était logique de penser que son jumeau en était un également. Au dire du Prince Millénaire, Subaru serait donc le porteur du Paradoxe... Cela faisait toujours légèrement sourire Kamui. Car oui, son frère était paradoxal. Et ça n'était pas pour lui déplaire...

Ce soir, la lune était belle. Presque à son zénith, le disque diaphane était presque d'une rondeur parfaite. Le Noah observait la dame blanche en silence, avec une nostalgie et une douceur indescriptible... Le léger vent tiède de Londres lui balayé doucement le visage, faisait jouer ses quelques mèches rebelles. Voila le genre de petits moments de calme que le jeune homme adorait. Moment qui fut d'ailleurs vite interrompu... Par un de ces stupide Akuma de niveau 2. Celui-ci lui baragouina quelque chose comme quoi "la cible de ce soir allait bientôt être massacrée, comme convenue". Kamui baissa la tête et soupira d'un air las, avant de se lever. Il détestait les Akumas. Pas autant que le Comte évidemment. Mais c'était déjà pas mal. Et quiconque faisait la cible de la haine de Kamui regrettait amèrement d'être né...Sans même un regard pour le subordonné, Kamui s'avança vers le vide, fixant avec insistance la maison en face. C'était là qu'était la "cible". Le Comte lui avait en effet ordonné d'allé réduire au silence un humain qui semblait être porteur d'une innocence. Travail ennuyeux au possible... Et cruel aussi. L'idée ne plaisait pas au jeune homme.

Soudain, il ressentit une violente aura provenir de l'intérieur de la bâtisse. Sans même prendre le temps de réfléchir, il sauta du toit pour arriver sur le perron. Son épée trancha rapidement l'air et la porte d'entré finit débitée en plusieurs morceaux... Le spectacle qui s'offrit aux yeux d'argent du Noah aurait eu de quoi retourner l'estomac de l'homme le plus robuste ! Une odeur pestilentielle de pourriture et de renfermé s'échappé. La maison toute entière exhalait la mort et le désespoir... Des images rapide de son passé lui revint en mémoire, mais il les chassa bien vite. Et malgré son manque d'expression habituelle, Kamui ne put s'empêcher de porter la main au bas de son visage pour calmer les effluves qui lui agressait les narines... Il s'avança prudemment dans l'entrée, quand un froissement se fit entendre. Il se retourne vivement, prêt à dégainer son arme. Ses yeux s'écarquillèrent sous l'étonnement...

Deux akumas avaient été littéralement réduit en cendre ! Et prostré dans un coin, une forme plongé dans l'obscurité restait immobile... Kamui s'approcha, lentement, doucement... C'était... Un jeune homme ? Vraiment ? Cela semblait difficile à croire ! Horriblement maigre, le visage creusé par la faim, la fatigue et le désespoir. On aurait même pu douter de sa force vitale ! Respirait-il encore ? Après un temps d'observation, il semblerait bien que oui... Était-ce lui, le porteur de l'innocence ? Là encore, le doute ne semblait pas permis... De même qu'il semblait aussi être l'auteur du massacre de ces stupides Akumas...

Kamui resta imperturbable, fixant le garçon de ses yeux froids et aussi tranchant que des lames d'acier. La seule source de lumière était les rayons lunaires se frayant un chemin depuis l'entrée. Kamui s'arrêta juste devant lui et s'accroupit, pour se mettre à sa hauteur. Silencieux, il plongea ses iris dans les yeux bleus glace de l'humain. Des yeux de glaces qui n'exprimais que la douleur et la tristesse. Le Noah se contenta de lever très lentement la main, esquissant un geste vers le visage du porteur de l'innocence, guettant une réaction quelconque.

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La porte d'entrée disparut. Ce fut l'impression qu'eut Mahna alors que la porte de sa maison volait en éclats. Il releva la tête et vit une silhouette se découper dans l'embrasure. Mais il ne bougea pas. Peut-être que s'il restait prostré ainsi dans le noir sans bouger, il ne le verrait pas et passerait son chemin. Pas que Mahna avait peur d'être blessé mais il avait surtout peur de faire du mal. Encore. Toujours. Qu'avait-il fait dans sa courte vie pour mériter de vivre ça ? Si on pouvait bien-sûr appeler sa façon de survivre, vivre. Oui. La maison toute entière dégageait une odeur de mort. Le corps de Mahna dégageait une odeur de mort. La mort ... Il souhaitait tant qu'elle vienne le prendre mais elle semblait lui refuser ses faveurs. Même elle ne voulait pas de lui. Personne ne voulait de lui. Personne ne voulait l'aider. Personne ne voulait mettre un terme à ses souffrances....

Ses vêtements poisseux lui collant au corps, il vit la silhouette approcher doucement de lui en le fixant. Ainsi il n'avait pas été suffisament caché ? Il avait réussi à le voir ? Mais pourquoi ne fuyait-il pas ? Ne sentait-il pas cette odeur de mort qui trainait partout autour de lui ? Ne se rendait-il pas compte qu'une telle odeur ne disparaissait jamais ? L'observant toujours, Mahna le vit se rapprocher au point de se planter devant lui. La tête relevée vers le haut pour le regarder, Mahna sentit son coeur s'emballer douloureusement dans sa poitrine quand il s'accroupit face à lui. La panique monta peu à peu en lui. Il était trop près. Bien trop près. Beaucoup trop. Il ne voulait pas lui faire de mal. Il ne voulait pas encore que la mort le touche de cette manière ...

" Non .... " gémit-il d'une voix cassée et pratiquement inaudible. Mahna atteignait ses limites. Il était à bout de force, incapable de bouger, incapable de pleurer alors que ses grands yeux bleus translucides étaient remplis de larmes. Mais il n'y arrivait plus. Cependant, quand il vit le geste de cet étrange garçon devant lui, il sentit un regain d'énergie. Ses grands yeux s'écarquillèrent d'effroi et tout son corps se mit à trembler au point qu'on eut pu croire qu'il allait tomber en morceaux.

" Non ... " répéta-t-il alors qu'il observait cette main comme s'il s'agissait d'une arme mortelle. Son petit corps tenta de s'écarter, mais coincé contre le mur et de plus dans l'angle de la pièce, il ne pouvait pas aller bien loin. " Pitié ... je ... " Il leva ses mains dont les paumes étaient couvertes de sang et les mit devant son visage comme pour se protéger. Son Innocence jouait encore des siennes. " Me touchez pas .... " supplia-t-il d'une voix faible et cassée. " Me touchez pas .... je veux pas vous faire de mal .... pitié... "

Ses frêles épaules se secouèrent et des sanglots désespérés s'échappèrent de sa gorge alors que des larmes coulaient sur ses joues, créant des sillons clairs sur la peau crasseuse. Pourquoi tant de gens s'amusaient à venir jusqu'ici ? Ne pouvait-il pas le laisser mourir ? Il suffirait de quelques jours encore, et il savait qu'il réussirait ... Même s'il était trop lâche pour se suicider, il savait qu'il arrivait au bout de ses limites ....

Ils étaient tout les deux là, deux seules présences encore vivantes dans cette demeure puantes. Deux éclats de vie ternes et sans aucunes envies de vivre. La différence entre les deux ? L'un était complètement terrorisé, et l'autre semblait au contraire ne rien ressentir du tout... Et pourtant... Lorsque Kamui approcha sa main, une négation faiblarde, puis une une supplication, s'échappa de la gorge du porteur de l'innocence. L'entendre prendre la parole de cette voix cassé et tremblante fut sans doute la chose qui étonna le plus Kamui depuis qu'il avait pénétré dans cette maison. Il le suppliait de ne pas s'approcher, de le laisser tranquille... Qu'il ne voulait pas le blesser... En entendant de telles paroles, le cœur de Kamui se serra douloureusement dans sa poitrine. Il ne comprenait pas pourquoi... De la pitié ? Sans doute. au moins un peu. Mais pas seulement... Peut-être que ce qui lui faisait mal était le fait de savoir que ce garçon avait peur de blesser le Noah, alors que celui-ci était justement là pour le tuer... C'était... Horriblement ironique et cruel.

Le garçon sembla alors prit d'une véritable crise de panique ! Kamui ouvrit grand les yeux. Il s'attendait certes à une certaine défense, une résistance, mais pas aussi violemment ! L'humain se cacha derrière ses main maculées de sang. Immédiatement, Kamui comprit. L'innocence... Il l'avait trouvé... Maintenant, il lui suffirait de tuer son porteur et de ramener le cristal au Comte ! Ça serait simple comme bonjour ! Ou pas...

Quelle était cette hésitation qui le saisit d'un coup ? Jamais il n'avait ressenti ça. Certes il n'aimait pas tuer, il n'aimait pas la violence mais il ne rechignait jamais à la tache ! Quand une proie lui était désignée, il ne la lâchait pas. Et là, cette forme frêle aurait était si simple à briser... Ça aurait été comme écraser une fourmi d'un simple coup de pied... Comme balayer un grain de sable d'un souffle... Et pourtant... Il restait ostensiblement immobile. La main toujours tendue, le visage toujours aussi imperturbable... Quand tout d'un coup, une douleur violente lui enserra la poitrine, comme un coup de couteau en plein cœur. La douleur lui fit échapper une grimace. La main qui jusqu'à présent avait été tendue dans le vide fini crispé sur les vêtements du Noah. Zut... Pas maintenant... tout mais pas maintenant... Ces fichues crises... Il avait besoin de sang... Mais pourquoi maintenant ? Il essaya de se retenir. De ne pas perdre conscience. Il redressa le visage vers celui du jeune homme qui le regardait de ses grand yeux glacés, pleurant, implorant. La tête de Kamui était assénée d'un mal de crâne horrible.

* Bon sang... Arrête... De pleurer comme ça... C'est trop... *

Ce fut la pensée qui lui traversa l'esprit. Mais il n'arrivait pas à la proférer à haute et intelligible voix. Il posa sa main libre sur l'épaule du porteur, par réflexe. La crise commençait en effet à devenir trop intense, et il s'était instinctivement trouvé un soutient. Il n'arrivait pas à maitriser sa force. Il entendais à peine, sa vue devenait trouble et son esprit commençait à bien trop faiblir pour qu'il ne s'inquiète de la réaction de l'humain...

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Mahna ne parvenait pas à détacher ses yeux de ceux de cet étrange garçon. Il avait l'impression que l'être face à lui était complètement vide. Dans son regard, il ne lisait rien; C'était inquiétant, douloureux et effrayant. S'il ne lisait rien dans ses yeux, cela ne signifiait-il pas que cet être n'en était pas vraiment un ? Ne disait-on pas que les yeux étaient le reflet de l'âme ? En serait-il donc dépourvu ? Et si c'était le cas, était-il .... mort ? Mahna serra ses poings très fort. A quoi était-il donc en train de penser !! Il devait faire son possible pour le faire fuir, pour qu'il parte d'ici. Ce garçon ne devait pas rester là. Pas avec lui. N'avait-il pas envie de vivre ?

" Pitié .... " répéta Mahna alors que ses grands yeux bleus glacier ne quittaient pas ceux de son vis-à-vis.

Il y eut un premier mouvement qui prit le jeune anglais au dépourvu. Fronçant les sourcils alors qu'une vague d'inquiétude le submergeait, il observa le garçon échapper une grimace de douleur alors que sa main précédemment tendue venait se serrer sur ses vêtements. Pourtant, il ne l'avait pas touché alors ... se pourrait-il ....

Alors qu'il s'inquiétait sérieusement pour l'être accroupi devant lui, Mahna sursauta violemment en sentant sa main se poser sur son épaule. Son coeur se mit à battre douloureusement dans sa poitrine. Il battait si fort qu'il résonnait dans ses tempes, les martelant. Pourquoi ....

" Pourquoi .... " répéta-t-il d'une voix pleine de sanglots alors qu'il voyait que le garçon devant lui n'allait pas bien. Alors que lui-même était dans un état plus que déplorable, alors que lui-même était au bord de la mort, il se faisait du souci pour un inconnu. N'était-ce pas stupide ? Il avait toujours été trop gentil et naïf et tout le monde s'était toujours moqué de lui en profitant de sa gentillesse. Et là, au bord du précipice qui le mènerait à sa fin, il continuait à être ce qu'il avait toujours été. Mahna Rosenberg. Le coeur sur la main. Les yeux luisant d'inquiétude pour les gens qui souffraient devant lui ....

Mais alors qu'il allait s'enquérir de la santé de ce garçon, craignant l'avoir touché sans avoir fait attention et pensant être le responsable de cet état, il sentit la poigne sur son épaule se faire plus forte, plus douloureuse. Il gémit, ayant l'impression que tout son corps se mettait à craquer.

" Vous me faites mal .... restez .... restez pas là ..... " murmura-t-il alors que de nouvelles larmes quittaient ses yeux clairs. Comme un réflexe, sa main se posa sur l'avant-bras du Noah comme pour le repousser. Un Noah n'était pas un Akuma ... il ne risquait rien ? Mais ça, Mahna l'ignorait, et, en se rendant compte de son geste, il sursauta à nouveau en retirsant sa main. " Vous souffrez à cause de moi .... pardon .... je vous demande pardon .... pardon .... " répétait-il encore et encore, voulant que ce garçon parte loin de lui. Maintenant.

Maintenant ....

La douleur... Juste ça. La douleur avait prise de force la place de ce silence initiale dans l'esprit de Kamui. Le froid s'insinuait doucement dans tout son être. Son âme semblait se faire étouffer par une force inconnue et horriblement indomptable. Il haïssait cette sensation...Encore plus que les Akumas, encore plus que le Comte... Il détestait cette impression de perdre le contrôle de lui-même pour assouvir cette soif honteuse et pourtant vitale de sang. Tout son corps lui faisait mal à en mourir. Mais il ne laissait pourtant pas un seul cri sortir de sa gorge. Ça, il le refusait ! Tant qu'il avait encore assez de volonté pour réussir à masquer sa faiblesse il le ferait ! Il laisserait ses cris de douleur mourir dans sa gorge.

Il arrivait à peine à se rendre compte que le porteur lui parlé. Et il arrivait encore moins à lui répondre. Il cru entendre un vague questionnement. Un "pourquoi" murmuré du bout des lèvres. Puis Kamui sentit un contact sur son bras. Le jeune garçon essayait de se libérer de la force qui lui broyait l'épaule. Mais malgré la douleur, il le lâcha bien vite, comme s'il s'était brulé au contact de Kamui. Il continuait inlassablement ses supplications. Kamui n'en pouvais plus ! L'entendre continuer sa litanie, le priant de s'éloigner, de partir loin de lui... Le Noah, d'ordinaire si calme, fut pris d'une brusque envie de le gifler ! Lui qui d'habitude ne s'énervait jamais ! Mais là, entendre ça continuellement... Contribuait à sa colère et à son désespoir. Mais le paroxysme fut presque que le garçon s'accusa d'être la source des maux de Kamui. Là, c'en était trop ! La respiration saccadé, le souffle rapide, Kamui essaya de se redresser tant bien que mal, plongeant à nouveau ses yeux acier dans les deux morceaux de glace. Sous l'effet de la crise, son regard semblait légèrement voilé, et ses canines avait l'air plus développées.

- ...erme...

Un souffle, il a vraiment du mal à parler. Et c'est d'ailleurs la toute première fois qu'il laisse l'autre entendre le timbre de sa voix. Pourtant, il continue. il rassemble ses forces pour se faire entendre.

- La... Ferme... Tais-toi !

D'habitude, Kamui n'est jamais aussi vulgaire et impoli. Il s'étonne lui-même. Mais là, il n'en peut vraiment plus. Entendre les paroles du porteur de l'innocence lui fait atrocement mal. Il ferait tout pour qu'il se taise. Et comme pour dévoiler sa pensée, Kamui continu de dire ça, haletant. Il à vraiment mal... Ça en deviens insupportable... Il a besoin du précieux liquide rouge...

- Tais-toi... Et... Pardon...

Et sans prévenir, il se rapprocha d'un coup, passant l'autre main sur le cou du garçon, plantant avec faim ses crocs dans sa jugulaire, d'un geste impatient et habile.... En cet instant précis, il n'est plus vraiment lui-même. Il est l'être uniquement motivé par sa soif de sang. La peau du garçon est aussi souillée que ses vêtements et les reste de la maison, mais à cet instant précis, Kamui n'en à strictement rien à faire !Les canines libère le précieux liquide qui s'écoule le long du cou. Le Noah se délecte de cette nourriture, ne pensant qu'à lui et à sa faim insatiable.

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Mahna se crispa. Ce regard ... cette voix si dure et si douloureuse ... Il voulait qu'il se taise et la façon dont il lui demanda laissait à imaginer que s'il ne le faisait pas, il se prendrait sans doute des coups. Et Mahna avait une peur panique de se faire frapper. Pas de mourir. Mais de souffrir sous les coups lui faisait vraiment peur. Alors il se tut, ses grands yeux apeurés plein de larmes ne cillant plus. Ses lèvres hermétiquement pincées tremblaient d'un soubresaut de temps à autre. Il ne voulait plus bougé, pétrifié sur place alors qu'il ne cessait d'observer la douleur qui étraignait le corps de celui qui lui faisait face.

Etait-ce encore lui qui lui avait fait ce mal ? Il n'avait pas voulu. Il ne voulait faire de mal à personne. Jamais. Il n'avait jamais voulu cela... Au contraire ... Tout ce qu'il voulait, c'était une vie normale. Il voulait ses parents. Il voulait quitter cette maison et tout oublier. Recommencer à zéro. Mais il ne pouvait pas. Il était là, toujours prostré contre ce mur, trop faible pour ramener ses genoux contre sa poitrine dans une vaine tentative de protection. Trop faible pour hurler et se débattre...

Enfin ... c'était ce qu'il croyait ....

Mahna sentit sa respiration se bloquer alors que ses mains prenaient appui sur le sol comme pour se relever. Lui ... cet étrange garçon venait de fondre sur lui, sa main coulait sur son cou, désagréable, gênante, oppressante. La peur s'insinua en lui et une étrange douleur se répandit dans son être. Allait-il lui faire du mal ? Venait-il le punir de ce qu'il était ? Alors qu'il se préparait à souffrir, s'imaginant déjà être battu à sang, il l'entendit lui demander pardon.

Pardon ?

Mahna fit un geste pour le regarder mais c'était trop tard. Il sentit la morsure, la peau être arrachée, la brûlure de la blessure. Il sentit son coeur se mettre à battre bien plus vite, dirigeant ainsi le sang à une vitesse plus rapide. Alors c'était ça ? Ce garçon était ... Il était un vampire ?

Comme tout être humain, Mahna eut comme premier réflexe de se débattre mais ça ne servait à rien. Il était fort, ce garçon. Et lui était faible. Trop faible. Et alors que le sang quittait sa blessure et qu'il entendait son agresseur l'avaler à grandes gorgées, il se dit que, finalement, cette mort-là n'était pas aussi horrible.

La brûlure de la blessure avait disparue. Il sentait uniquement à présent la chaleur de ce corps blotti contre le sien qui refroidissait de minute en minute. Oui, cette mort-là lui semblait bien douce. Et des larmes coulèrent de ses yeux alors qu'il enlaçait ce corps chaud, découvrant un peu plus son cou pour lui permettre d'être plus à l'aise. Et seulement là, il parla, murmurant quelques mots à celui qui s'abreuvait de lui, qui se nourrissait de lui...

" Ce n'est rien .... " répondit-il à son pardon. Non, vraiment, ce n'était rien. Cette mort-là lui convenait. C'était doux et chaud. Et, tout doucement, il sentit un voile noir se déposer sur ses yeux. Ses bras qui enlaçaient ce corps étranger glissèrent et retombèrent sur le sol. Sa tête tomba de côté et ses yeux se fermèrent. Non il n'était pas mort. Pas encore mais si cet étrange vampire continuait à le vider de ses dernières forces, ça ne saurait tarder ....

Le sang délicieusement chaud s'écoulait lentement de la blessure à vif, récoltait sans distinction par Kamui. Le garçon se débattit un instant, juste un bref instant. Mais ce n'était que futilité. Malgré son allure svelte, voir même fragile, Kamui possédait une force physique peu commune. Force d'ailleurs accrue sous l'effet de la violence de la crise. Et l'autre lui, était son parfait miroir... Il n'était qu'une poupée de chiffon facilement brisable. Une poupée qu'il suffisait de serrer un peu trop fort contre soi pour ensuite devoir la jeter aux orties. Se délectant du festin qui s'offrait à lui, Kamui ferma doucement ses yeux devenu mordorés, aux pupilles à présent semblables à celles des chats. Regard froid, impitoyable, affamé...

Le corps qu'il serrait contre lui pour assouvir sa soif sembla se calmer, s'offrant même un peu plus aux crocs brulants du Noah assoiffé. Le silence régnait. L'obscurité semblait s'être faite horriblement lourde et pesante, comme si elle souhaitait emporter avec elle les deux garçons. La respiration saccadée et rapide de Kamui semblait se calmer. Devant le départ lent de la douleur, son cœur se calma, retrouvant son rythme habituel. Visage voilé et sans expression, comme si son esprit était ailleurs, comme une marionnette qui ne peux se déplacer seulement avec une aide exterieure... Oui, le sang qui lui sert de nourriture l'apaise.

Et dans ce silence semblant sans fin, la voix du porteur s'élève à nouveau. C'est ça qui agi comme une bombe sur Kamui. Immédiatement, il semble retrouver ses esprits. Immédiatement, il se rends compte de ce qu'il est en train de faire. Ses yeux retrouvent leurs acier d'argent et se teintent du même coup d'une expression impossible à définir. Il a à peine le temps de remarquer les bras qui l'enlacent que ceux-xi tombent au sol lentement. Le plus âgé retire ses canines de l'artère. Un filet de sang s'écoule de la commissure de ses lèvres pour s'écouler le long de son cou et finalement mourir entre ses vêtements. Voyant que le corps du garçon semble être sans vie, Kamui se laisse tomber en arrière, sur le sol crasseux de la pièce. Il fixe ce même sol d'un air hagard et perdu. C'était la première fois depuis Subaru qu'il buvait le sang d'un autre être humain. Jusqu'à présent, il avait toujours réussi à se contenir plus ou moins. Au pire, quand vraiment le manque de sang devenait une urgence, il jetait son dévolu sur des petits animaux, voir sur lui-même. Oui, il lui était déjà arrivé de mordre son propre bras pour échapper à cette soif honteuse. Bien évidemment, cela ne berné pas la maladie bien longtemps. Mais il avait toujours réussi à résister en procédant ainsi.

Sauf ce soir...

Après un temps sans bouger, il se décida enfin à porter à nouveau le regard sur le corps inerte. Était-il mort ? Kamui s'approcha, sans geste brusque, pour chercher un pouls. Et il le trouve. Faible, mais il le trouve... Il l'entendait aussi respirait difficilement... Le jeune homme soupira. Impossible de dire si c'était de soulagement ou de lassitude. Que faire maintenant ? Le tuer ? Partir ? Ou bien...

Finalement, il se leva, et quitta la pièce, cherchant la salle de bain. Cette bicoque semblait en ruine et complètement vide, mais il devrait tout de même pouvoir trouver des bandages ou des médicaments... Un air légèrement agacé le prit. Lui-même ne scomprenait pas pourquoi il agissait ainsi. Il se sentait en quelque sorte coupable et ça l'énervait...

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Le vide l'attirait irrésistiblement. Pourtant, cette chaleur qui étreignait encore son corps, il la sentait toujours. Il voulait la sentir encore. Depuis quand n'avait-il pas été serré si fort ? Depuis combien de temps quelqu'un l'avait-il pris dans ses bras ? Certes, cette étreinte ressemblait bien plus à une étreinte mortelle qu'à une étreinte tendre et pourtant, Mahna y ressentait la même chaleur, le même besoin, le même apaisement. Il se faisait vider de son sang et il se sentait apaisé. Se disait-il qu'une fois mort il ne pourrait plus faire de mal à qui que ce soit ? Sans doute cette idée lui traversa l'esprit l'espace d'un instant. Mais bientôt il s'enfonça, relâchant l'étreinte qu'il avait rendu à ce curieux vampire, pardonnant son geste. Il s'enfonça. Et alors que le corps chaud le quitta, il sentit un froid désagréable et douloureux l'entourer. Cette chaleur, bien que douloureuse, lui manquait déjà. Il en avait besoin.

Besoin ?

Il la désirait, pour se sentir important, pour se sentir réel, pour avoir l'impression d'exister pour de vrai. Mais il savait qu'il n'y avait pas le droit. Après tout, s'il ne ressentait plus la chaleur de ce corps, n'était-ce pas parce que le garçon était sans doute mort ? Encore une autre victime de sa malédiction. Il n'avait jamais voulu cela mais il avait bien compris que la chaleur et la tendresse lui seraient à présent à jamais refusé. Il n'y avait pas le droit. Avait-il été un mauvais fils ? Etait-ce une punition parce que son père était mort ? Parce que sa mère s'était laissé dépérir de chagrin en l'abandonnant ?

Alors qu'il pensait être parti pour s'enfoncer dans un sommeil dans lequel il ne se réveillerait jamais, Mahna ouvrit doucement les yeux. Déjà bien affaibli, le manque de sang n'avait pas arrangé son état. Alors qu'il se redressait doucement, sa tête lui tourna et il se sentit pris de nausées. Mais son ventre était vide depuis plusieurs jours et il n'avait rien à vomir. Il referma les yeux un instant, levant sa main pour venir la poser contre son front avant de descendre sur son cou, rencontrant le sang qui coulait toujours. Et il se souvint.

Ce garçon.

Sa douleur.

Ce ... vampire ...

Sa chaleur ...

Et le froid... ce froid qu'il ressentait toujours. Rouvrant les yeux, il constata difficilement qu'il était seul et que la porte de sa maison était toujours en lambeaux. Il n'avait donc pas rêvé tout cela. Il y avait bien eu quelqu'un auprès de lui, quelqu'un qui l'avait serré avec besoin. Bien qu'il soit en piteux état, Mahna esquissa un très léger sourire. Quelque chose de doux. Comme un soulagement. Douloureux, il jeta un regard à l'extérieur qui se dessinait devant ses yeux. L'air semblait agréablement frais et la lune était haute. Appuyant ses deux mains sur le sol, il se releva doucement en se hissant le long du mur et s'avançant, chancelant, fatigué, vers la sortie. Il faisait un pas après l'autre, s'aidant du mur pour gagner la porte. Arrivé là, ne se portant plus, il se laissa tomber contre le chambranle de ce qui fut sa porte d'entrée et prit sa première bouffée d'air frais depuis des semaines.

S'il n'avait pas eu autant de crasse sur le visage, on aurait pu voir des couleurs apparaitre sur ses joues, les habillant de rouge. Il ferma les yeux et se permit de sourire, nostalgique, alors que les larmes ne cessaient plus. Comme si .... comme si la mort attendait qu'il se pardonne et qu'il se sente enfin soulagé et apaisé pour venir le prendre ....

" Merci .... " murmura-t-il d'une voix faible. Merci à cet étrange garçon qui lui avait offert un peu de sa chaleur. Juste un peu...

Simplement un léger froissement mourant dans l'air, c'est le seul son qui provenait de son être. Il marchait dans les couloirs sombres de la demeure mais pas un seul bruit de pas ne s'élevait. C'était comme si l'endroit était vide. Vide de tout. Vide de présence. Droit, quoique l'air légèrement perturbé, il cherchait sans vraiment en avoir l'air. Et il trouva.

Il trouva enfin la salle de bain. Ou du moins... Ce qui avait du être une salle de bain. L'endroit devait être l'une des pièce les plus sales et puantes. L'humidité s'y étais accumulé au fil des jours. On avait l'impression que les murs était entièrement recouvert des champignons qui s'était développé grâce à la moisissure. Forcement, ce n'est pas le genre d'endroit qu'il convient de garder dans obscurité et priver d'aération... Mais pour le coup, l'air y était encore plus difficilement respirable. Par réflexe, Kamui utilisa sa manche comme d'une sorte de masque. Mais même ainsi, l'odeur était horriblement présente. Même lui avait le cœur soulevé. Pour un peu, il en aurait presque vomit... Finalement, il entra, semblant n'avoir aucunes hésitations, étrangement... Il enjambait les différentes immondices sans s'en préoccuper outre mesure, comme si elles n'étaient pas là. Arrivé devant l'évier et les placards, il les fouilla un à un. ...Même en admettant qu'il lui était possible de mettre la main sur ce qu'il cherchait, rien ne garantissait de l'état de conservation... Et au final, cela aurait sans doute plus de risques de donner une bonne infection au porteur que de le soigner...

Par habitude, Kamui soupira... Et le regretta bien vite. Finalement, il attrapa un peu tout ce qu'il trouvait par hasard et sortit rapidement pour échapper aux miasmes. Une fois hors de la pièce, il inspira un grand coup. Certes, le reste de la maison n'était pas empli d'un délicieux air alpin, mais par rapport à cet enfer de pourriture, c'était déjà hautement acceptable.

Il regarda un peu plus attentivement ce qu'il avez réussi à sortir à l'aveuglette... Franchement rien de vraiment utile... Quelle déception... Son agacement se manifesta par une moue boudeuse, presque enfantine. Sans plus de cérémonie, il laissa tomber au sol toutes ces inutilités. Il retourna dans le couloir, après un coup d'œil dans la pièce de tout à l'heure, il constata avec étonnement que celle-ci était désespérément vide ! Mais il n'eut pas à s'interroger longtemps. A peine une seconde plus tard, il entendit un remerciement parvenir à ses oreilles. Il posa le regard vers la source de la parole. Le garçon s'était en fait trainé jusqu'au pallier. Le visage tourné vers l'extérieur. Il semblait ne pas avoir vu Kamui, parlant plus pour lui-même que pour un quelconque spectateur. Ce dernier, debout dans le couloir, la regardais d'un air étrange, le visage légèrement baissé. Puis il prit une inspiration et prit la parole. Pour la première fois de façon intelligible et censé.

- Je ne vois vraiment pas pourquoi...

Sans même attendre une réaction de la part du garçon, Kamui s'approcha d'un pas ou deux et s'accroupit d'une manière identique au moment de son arrivé. Ses yeux se pose sur la morsure qu'il lui a infligé. Le sang autour semble sécher mais celui de la plaie continue de s'écouler. Il faut arrêter le flux... Le Noah porte sa mâchoire à son bras et attrape le tissu entre ses dents, le déchirant d'une manière nette et précise pour en faire de grossiers bandages improvisés. Puis, sans aucune douceur, il passe ses doigts sur la morsure à vif pour l'examiner. Puis un doigt fin remonte, suivant la ligne du menton et de la joue, posant finalement sa paume sur le front du garçon. Il attends quelque chose, un geste qui lui ferait comprendre qu'il était autorisé à soigner la blessure. Qu'il pouvait continué. Et ce sans se départir de son air inexpressif.

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- Je ne vois vraiment pas pourquoi ....

Le visage fatigué de Mahna se releva doucement pour regarder cet étrange garçon venir vers lui. Ainsi, il était toujours là et apparemment, il avait entendu ses paroles. Un sourire triste étira ses lèvres. Il ne répondit pas, se contentant de soupirer doucement. Il n'avait pas la force de lui faire un long discours, de lui expliquer pourquoi il tenait tant que cela à lui dire merci. Il n'avait pas la force mais s'il vivait, s'il survivait, il prendrait du temps pour le lui expliquer, pour lui dire que sa chaleur avait été importante pour lui, que son besoin de lui l'avait touché et qu'il s'était senti utile. Rien qu'un peu ....

Mais il ne dit rien. Il ne pouvait pas. Il luttait déjà pour rester éveillé alors parler, c'était un peu trop lui demander. Et puis, le fait que cet étrange garçon soit resté, soit auprès de lui et semble s'inquiéter de la blessure qu'il lui avait faite, ça lui faisait plaisir, ça le touchait que quelqu'un puisse se rendre compte qu'il existait ....

Quand il vint s'accroupir près de lui, Mahna plongea ses yeux dans les siens, l'observant sans gêne, le laissant agir avec lui. Il lui appartenait en un sens. Il n'était pas capable de se défendre, alors sa vie lui appartenait. Et il n'avait pas peur. Pas du tout .... Le vampire - ou peu importe ce qu'il était - observa la morsure un instant et se décida à déchirer des lambeaux de ses vêtements pour en faire des bandages. Allait-il le soigner ?

Un peu surpris mais néanmoins touché d'autant d'attention, Mahna ne dit rien et se laissa observer. Il avait l'impression qu'on prenait soin de lui et même si les gestes étaient un peu brusques, ça lui convenait. Ca le touchait. Bien plus qu'il ne serait capable de le dire.

Une brûlure légère le prit quand le garçon toucha sa blessure à vif. Il grimaça légèrement en plissant les yeux. Mais la vive douleur disparut quand il sentit la chaleur de ce doigt suivre la courbe de son visage, partant de son menton pour glisser le long de sa joue. Le coeur de Mahna, qu'il pensait presque mort, se remit à battre fort, faisant frissonner le garçon. Qui l'avait touché ainsi la dernière fois ? Quand ? Il serra les poings alors que l'émotion le gagnait. Il aurait aimé pouvoir le toucher aussi mais il avait encore peur. C'était dur de se débarasser de ses vieilles habitudes. Pourtant, le garçon qui l'avait touché, que lui-même avait enlacé, et qui avait bu son sang, il semblait en bonne santé. Il semblait bien alors ... peut-être que ...

Un gémissement de bien-être lui échappa quand la main chaude du garçon se posa sur son front. C'était si ... apaisant ...Sans doute était-il brûlant de fièvre mais il était heureux. Avait-il le droit d'être heureux ? Comprenait-il pourquoi il le remerçiait, pourquoi il désirait encore le remercier ? Il esquissa un léger sourire, tendre et doux et, mu par un geste tremblant, hésitant, son sourire disparut et il tendit sa main pour attraper la main libre du vampire, la pressant dans la sienne. La peur de lui faire du mal se voyait dans ses yeux couleur glacier mais il essayait de prendre son courage et de vérifier qu'il n'allait pas lui faire du mal. Et quand sa peau rentra en contact avec celle de son 'bourreau' et qu'il ne se passa rien de mal, des larmes roulèrent sur ses joues.

Il pouvait vraiment le toucher ...

Par besoin, il serra cette main dans la sienne, éclatant en sanglots.

" Merci .... " répéta-t-il encore, soulagé de voir qu'il pouvait encore toucher, qu'il pouvait exister, qu'il n'était pas fait que pour faire du mal ....

Le garçon semblait être étonnement serein. Il n'avait pas sursauté à l'arrivée de Kamui. Il n'avait rien dit non plus... Était-il d'un naturel calme ou était-ce parce qu'il ne s'attendait plus à rien ? Encore une énième question à son sujet. Cela commençais à faire beaucoup... Kamui deviendrait-il curieux ? Non. Non, impossible ! Il n'était pas forcement misanthrope mais lui et les autres... Ce n'était pas ça. Il ne s'approchait jamais sciemment de quelqu'un. Si on ne venait pas le voir, il ne venait pas voir les autres. C'est aussi simple que ça. Pourtant là, il était pris d'une envie étrange. L'envie d'en savoir un peu plus sur ce garçon qui avais réussi à éveiller cette minuscule parcelle d'intérêt chez le Noah. Et comme ce dernier haïssait de ne pas comprendre une chose qui le concerne, il ferait tout pour trouver une explication.

Le porteur de l'innocence le regardait sans aucunes hésitations à présent. Certes, une certaines appréhension se faisait sentir, mais rien de comparable à tout à l'heure. Il semblait s'éveiller d'une sorte de rêve. Ou plutôt d'un long cauchemar. Lorsque le plus âgé posa sa paume sur le front de sa "cible", celui-ci émit un gémissement à peine audible. Il était brulant de fièvre, contrecoup de la fatigue, de la faim et du manque d'hygiène. Kamui profita de cet instant d'inaction et de la lumière lunaire pour découvrir le visage de celui à qui il avait ravit le sang. Un visage mature se dessinait sous ses traits à premières vue enfantins. Ses cheveux d'un blanc de neige étaient le parfait antonyme de la chevelure noire de jais de Kamui. Son teint était si pâle qu'il aurait put en rivaliser avec la dame diaphane et ronde trônant dans ce ciel nocturne. Il semblait horriblement faible mais on pouvait aisément voir qu'il avait du être un enfant plein de vie.

Ses réflexions furent interrompu par les lèvres fines du garçon qui se tordirent en un sourire. Même cela il semblait avoir du mal. Mais ça, c'était quelque chose que Kamui ne pouvait pas comprendre... Il souriait rarement. Voir jamais... Surtout depuis l'histoire avec Subaru... Non, il ne voulait pas s'en rappeler une autre fois. Il fit son possible pour faire disparaitre les images de cet affreux jour des affres de sa mémoire, se reconcentrant sur l'immolé. La contact d'une main prenant la sienne le fit frissonner. N'ayant pas l'habitude de ce genre de contact, Kamui voulu retiré sa main. Mes les doigts fins qui enserraient les siens semblait s'accrocher désespérément. Finalement, il se laissa faire. Oh, il ne fit rien de plus, évidemment. il ne serra pas à son tours cette main qui cherchait du réconfort. Il se contenta de rester comme ça. C'était tout... Et pour lui, c'était d'ailleurs une preuve. La preuve qu'il se laissé approcher. Qu'il laissé quelqu'un s'insinuer doucement dans sa tête... Kamui à toujours crains les contacts avec les autres. Pourtant là... C'est... Doux. Doux et chaleureux. Il se surprends même à se dire, pendant un bref instant, qu'il n'a pas envie que cette main ne le lâche...

Et alors qu'il relève la tête, les larmes se mettent à nouveau à couler des yeux de glace. Et le propriétaire de ses yeux si bleus profère un autre remerciement. C'est douloureux à entendre. Autant que ses supplications de tout à l'heure. Mais Kamui ne dit rien. Il brise le contact de leurs mains et s'approche un peu plus, s'asseyant en tailleur pour être plus à l'aise. Il passe une main sur le cou frêle. Contre toute attente, il se baisse à nouveau vers la blessure mais cette fois, ce n'est pas pour lui voler son sang. Non, il commence plutôt à lécher lentement la plaie et le reste de la peau alentour, en silence. Une fois son entreprise terminé, il commence à bander ce cou si pâle avec les bandages improvisé. Et il ne sait pas pourquoi mais sous le regard du garçon, il ressent le besoin cruel de s'expliquer sur le pourquoi de son acte.

- La salive... Est un excellent désinfectant pour les plaies ouvertes... Fit-il en baissant les yeux.

Il continua ses soins. Cela dure à peine quelque minutes. Et alors qu'il accroche le bandage pour le retenir bien fermement en place, il pose ce qui semble être une question.

- ...Ton nom...?

Car oui, Kamui à envie de savoir. Inutile de se mentir à lui-même. Il VEUT savoir. Il veut tout connaitre sur ce garçon. Ça en deviens presque urgent, impératif... Il a envie de connaitre son nom oui. Mais surtout, il veut savoir comment il s'y prend pour lui faire ressentir une telle chaleur...

Messages : 41 Date d'inscription : 13/07/2009

Sa main ne serra pas la sienne mais Mahna s'en moquait. Il ne la retirait pas et c'était déjà quelque chose d'important. Il se rendait enfin compte qu'il pouvait toucher quelqu'un sans lui faire du mal alors pourquoi avait-il détruit ces vies et celle de sa mère ? Il ne savait pas qu'il avait eu à faire à des Akuma, il ne comprenait toujours pas mais étrangement, en cet instant, il n'avait pas envie de comprendre. L'air était agréable, même s'il se sentait douloureux, il se sentait en sécurité et ce, grâce à un être étrange qui s'était nourri de lui. La vie était curieuse, non ? En tout cas celle de Mahna l'était et bien qu'il restait dans l'expectative de son futur, il se sentait enfin serein.

Mais le chaleureux contact finit par cesser et Mahna sentit une nouvelle fois son coeur s'emballer. Le garçon s'était assis près de lui et avait avancé son visage dans son cou mais cette fois avec douceur. Il ne fondait pas sur lui comme la fois d'avant. Cependant, le jeune anglais se figea, crispé, ne voulant pas ressentir à nouveau la douleur de la déchirure. Mais ce ne fut pas le cas. Quelque chose d'humide et de chaud vint glisser sur sa blessure et il se rendit compte que ce garçon était en train de la lécher. Son coeur frappa fort dans sa poitrine et il sentit quelque chose d'étrange se répandre dans son être. Quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti. N'était-ce pas un contact plutôt intime ? Mais en même temps, c'était tellement .... il se sentait tellement vivant à ressentir toutes ces sensations !! Et il n'aurait pas été autant recouvert de crasse qu'on aurait pu le voir rougir. Alors il se laissait faire, le souffre un peu court, le corps un peu tremblant.

Et quand il eut fini, l'étrange garçon lui expliqua le pourquoi de ce geste. Mahna n'écoutait pas vraiment, tout à ses nouvelles sensations. Le pourquoi importait peu. Il n'avait jamais été aussi vivant qu'en cet instant, alors que son être était au bord de la mort. C'était tellement paradoxal !! Toujours silencieux, toujours troublé, il se laissa bandé et se dit que vraiment cette rencontre était des plus étranges. Jamais il ne voudrait revenir en arrière. Le rencontrer, c'était quelque chose qui avait changé sa vie.

- ... ton nom ...?

Mahna papillonna des paupières un instant. Cette question, on ne lui avait plus posée depuis très longtemps. Et pendant un instant, il chercha la réponse. Quel était son nom ?

" Ma... Mahna .... " répondit-il, surpris de prononcer son nom à nouveau. Il ne l'avait plus dit depuis tellement longtemps que la sonorité lui était étrange. " Et .... et vous ? " osa-t-il demander en retour, curieux de savoir le nom de ce curieux garçon.

Le garçon semblait étonné de la question de Kamui. Était-ce donc si anormale que ça de demander le nom de quelqu'un , Ou impoli ? Après tout, cela aurai très bien pu être possible... Kamui fréquentait tellement peu souvent le reste du monde... Mais finalement, le porteur lui répondit.... Mahna... Enfin, le Noah pouvait mettre un nom sur ce visage aux traits doux et tristes. Un nom qui sonnait bizarrement aux oreilles de Kamui, mais qui lui inspirait autant de chaleur que le contact passé de leurs mains. Le jeune homme essaya de chasser cette pensée de son esprit. Il ne voulait pas se dire qu'un garçon rencontré il y a quelques minutes à peine avait réussi à briser, ou du moins à s'insinuer, à travers la grosse carapace qu'il s'était forgé au fil des années.

" Et .... et vous ? "

Voix hésitante et tremblante. Mais en un sens, c'est normal. Qui pourrait avoir un ton ferme et déterminé dans un telle situation ? Alors que Kamui finissait le nœud du bandage, il se stoppa net dans son action. Son nom... Ce nom qui signifiait "Celui qui défi l'autorité de Dieu"... Et qui paradoxalement, veut aussi dire "Celui qui appliquera l'autorité de Dieu"...La pensée fit sourire intérieurement le jeune homme. Même dans son prénom il ne pouvait pas être simple...

- Kamui... Kamui Shiro... Noah...

Kamui baissa à nouveau la tête. Donner son nom à quelqu'un, c'était lui dévoiler une part de son âme. C'était déverrouiller une porte jusqu'alors hermétiquement close. Évidemment, le nom de Noah ne devait sans doute rien évoquer au prénommé Mahna. Mais que ce soit le cas ou non, Kamui s'en fichait pas mal. Pour le moment, il semblait presque avoir oublié son appartenance aux Noah. De même qu'il semblait avoir obscurcit sa mission... Cette mission stupide ordonnée pourtant par le Comte Millénaire en personne. Mais le jeune homme mit tout ça de coté pour le moment, faisant une crois dessus.

En vérité, il avait de plus pour comprendre le sens de cette chaleur qu'il ressentait. La perspective ne lui plaisait pas trop mais... Il était bien trop têtu pour s'arrêter là. Une vraie tête de mule ! Et pourtant... Il ouvrit la bouche pour parler mais aucun son ne s'échappa. Il voulait faire un geste mais toute volonté sembla l'abandonner... Pourquoi ? Pourquoi ce sentiment qui ressemblais à... A de la peur ? Ou tout du moins, une sorte de peur ? Non, en fait, c'était plus comme de la crainte... Et puis, il essaya de visualiser la suite. Oui, et plus tard alors ? Qu'allait faire Kamui ? Il devrait bien rentrer un jour au Manoir des Noah quand même... Et Mahna ? Qu'allait-il en faire ? Le tuer ? Non, s'il avait pris la peine de le soigner, c'était la preuve qu'il ne voulait pas prendre sa vie... Il réfléchissait trop, et ça l'agaçait... Encore et toujours. Pourquoi ne pas agir plus impulsivement cette fois-ci ?

- Je... Veux savoir... Pourquoi ? Déclara-t-il en plantant ses iris d'argent dans les yeux du garçon.

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" Kamui .... " répéta Mahna dans un murmure, comme pour goûter ce nom, pour savoir quel son il produisait quand il le prononçait. Et ça lui plaisait. Lui ne comprenait pas le japonais et ne savait donc pas ce que ce prénom signifiait. Mais si on le lui demandait, il répondrait sans aucun doute 'le sauveur'. Parce que Kamui - il esquissa un sourire alors qu'enfin il pouvait le définir par son nom - venait de lui sauver la vie par sa simple présence à ses côtés. Il était là. Il lui parlait. Il lui donnait de la chaleur. Le 'après' avait bien peu d'importance. Pourquoi se poser la question alors qu'il n'était même pas certain que Mahna survive à cette nuit ? Pourquoi ne pas profiter de l'instant présent ? Pourquoi ne pas songer naïvement que la vie allait être plus douce pour lui et qu'il allait pouvoir rester avec Kamui ....

- Je... veux savoir .... Pourquoi ?

Mahna releva la tête et se rendit compte que Kamui avait planté ses yeux dans les siens. Apparemment le vampire - ou peu importe ce qu'il était - attendait une réponse mais le pauvre anglais était bien en peine. Il ne comprenait pas la question. Pourquoi quoi ? Pourquoi était-il là ? Pourquoi lui avait-il dit merci ? Pourquoi lui avait-il donner son nom ? Pourquoi n'avait-il pas peur de lui ? Il aurait tout plein de réponses à donner à ces questions mais peut-être voulait-il savoir autre chose ? S'il était là, c'était parce qu'il vivait ici et qu'il avait tué sa mère. S'il lui avait dit merci, c'était pour lui avoir donner la sensation d'exister. S'il lui avait donné son nom, c'était parce que Kamui était la première personne depuis des semaines à le lui demander et qu'il avait envie de le lui donner. S'il n'avait pas peur de lui, c'était parce que son coeur et son âme lui disaient qu'il n'avait rien à craindre sinon il serait déjà mort. Voilà pourquoi...

Mais ces pourquoi allaient-ils correspondre au pourquoi de Kamui ?

Perdu et troublé, fatigué mais néanmoins apaisé, Mahna leva une de ses mains aux doigts crasseux et la glissa sur la joue du garçon. Sa main était encore hésitante et tremblante. Ses yeux se fronçaient toujours de peur et d'inquiétude, de crainte de faire du mal. Mais il toucha la peau et rien arriva. Rien.

Pourquoi devrait-il y avoir un 'pourquoi' ?

La main de Mahna retomba et il s'affaissa légèrement. Il était épuisé. Sincèrement.

" Pourquoi ? " répéta-t-il alors que ses yeux papillonnaient. " Si je vis jusqu'au lever du soleil, j'aurai peut-être une réponse ... " murmura-t-il en ne quittant pas des yeux ce regard qui l'aidait à rester ancré dans la réalité. " Alors .... alors en attendant .... ne me laisse pas ... Kamui .... " le supplia-t-il alors qu'il s'écroulait dans ses bras, inanimé, sans doute terrassé par la fatigue, la fièvre et le manque de sang.

Oui, pourquoi... ?

Pourquoi ressentait-il tant de chaleur, lui qui n'était plus qu'un corps vide, quelque choses à qui il manqué une âme propre ? Cette question tournée et retournée dans sa tête. Sans jamais trouver une seule réponse... Perdus dans ses pensées, il ne remarqua pas tout de suite qu'il n'obtenait aucune réponse immédiate. Il se questionnait toujours sur cette chaleur inconnue. Cette même chaleur qui, soudainement, se manifesta à nouveau. Mahna, au lieu de répondre à son interrogation, s'était contenter de passer une main hésitante et douce sur sa joue, un air apaisé et apaisant sur le visage. Comme pour le contact de leurs mains, Kamui voulut, par réflexe, s'éloigner brusquement. Il eut tout de même la présence d'esprit de ne pas bouger d'un millimètre. Toujours avec l'unique motivation de pouvoir enfin répondre à cette question : Pourquoi ?

Kamui se rendit compte que sa question était ridicule. Mahna ne pouvait bien sur pas comprendre de quoi il parlait. Le contact si agréable de ces doigts sur sa joue cessa alors même que Kamui voulu lui demander d'oublier cela, que c'était juste stupide...

Mais il n'en eu pas le temps.

Il avait à peine ouvert la bouche que le jeune garçon le devança. "Si je vis jusqu'au levé du soleil" ? Alors, il comptait vraiment mourir ? C'était idiot ! Cette simple phrase eut le don de l'énerver. Mais cet énervement s'envola aussi vite qu'il n'était arrivé.

" Alors .... alors en attendant .... ne me laisse pas ... Kamui .... "

C'était une supplication à laquelle il ne pouvait s'échapper. Ce n'était pas un ordre, et rien dans la formulation de la phrase n'aurait pus chuchoter à Kamui qu'il était obligé de rester là. Pourtant, il se sentait à présent comme enchainé. En chainé à ce simple nom... Mahna. Enchainé à ce regard de neige glaciale. Enchainé à ce corps faible qui tomba inconscient entre ses bras. Ce fut vraiment un geste instinctif que de la rattraper, d'accueillir ainsi. Une chose qu'il n'aurait pas fait si naturellement avec d'autre...

Pendant un instant, il ne su que faire, ou que dire. Il passa une main sous le menton du garçon pour relever son visage vers lui. Hum, aucune réactions. Il était vraiment exténué. Là, Kamui eut la nette impression que quoi qu'il fasse, il ne se réveillerait pas avant de s'être vraiment reposé. La perspective de rentrer au manoir des Noah avec Mahna s'imposait de plus en plus clairement à son esprit. Oui, pour le moment, c'est la meilleure chose à faire... Il improviserait après. Il jeta un coup d'œil en biais au visage de l'endormi et s'approcha, se décidant enfin à répondre à voix basse...

- D'accord...

Un mot, un seul. Un mot à peine murmuré. Un mot que les tympans du garçon ne pouvait capter ou analyser et pourtant, au fond de lui, Kamui espérait que Mahna est compris...

A suivre ICI

» Kamui Shiro Noah
» Mahna Rosenberg, porteur de l'Innocence de Sang ...